Galerie « Durabilité »
Galerie des soumissions pour la catégorie « Durabilité » du concours d'images, célébrant les 20 ans de la FBM et de la FGSE.
Les participant·x·e·s ont décrit comment leur œuvre abordait le thème de la « durabilité,- » offrant leurs aperçus uniques sur les perspectives contemporaines et potentiellement futures de la durabilité dans le contexte de la FBM et de la FGSE.
Les lauréat·x·e·s de cette catégorie ont été sélectionné·x·e·s par un jury composé de scientifiques, d'artistes et de membres de la [Figure 1.A.].
Les soumissions sont affichées par ordre alphabétique du nom de famille de l'auteur·x·e.
Profitez de l'exploration de ces soumissions !
En(traîn)er notre durabilité tous les jours
par Oscar Alfageme-Abelló
Des centaines d'étudiants de l'UNIL, dont moi-même, comptent sur le système ferroviaire suisse pour leurs déplacements quotidiens. Cette photo, capturant l'agitation matinale à la gare de Lausanne, illustre une femme montant dans un train avec sa valise et son café du matin. C'est une scène que je vois d'innombrables fois chaque jour, témoignant de l'ancrage des transports publics dans la vie suisse. Pendant quatre ans, j'ai fait le trajet quotidien de Nyon à Lausanne pour mes études doctorales. Le système de train et de métro me permet d'éviter le tracas et l'impact environnemental d'une voiture. Sa fiabilité et sa rapidité rendent non seulement mon trajet sans stress, mais souvent plus rapide que la conduite. Cette photo incarne l'engagement suisse en faveur de la durabilité.
Lauréat·x·e
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Lauréat·x·e —
Les jardins contre Eden
par Leila Chakroun
Lien de l’œuvre à la durabilité : Ce triptyque raconte une étape importante de la vie d'un lieu cultivé selon les éthiques et principes de design de la permaculture : la production et le stockage des semences, ici de cucurbitacées, qui vont servir aux semis de printemps. La saison hivernale (ici, en janvier) est ponctuée d'activités de soin de ce type, moins spectaculaires que les récoltes, mais pourtant indispensables à la durabilité de l'agroécosystème et à son autonomie par rapport au système agroalimentaire industrialisé. Ces carcasses de courges suspendues dans des filets pour mieux sécher donnent à voir une autre esthétique des jardins en permaculture, qui sinon sont réduits à leur luxuriance estivale. Ces paysages rappellent les « jardins contre Eden » de l'anthropologue Natasha Myers qui, au lieu de véhiculer l'imaginaire d'une nature bienveillante et docile, « célèbrent la porosité, le pourrissement et la décomposition ». Les enjeux de durabilité exigent que nous étudiions l'émergence de ces nouveaux imaginaires agricoles et nous nous donnions à voir ces esthétiques qui vont accompagner l'Anthropocène.
Détails techniques : Ces trois photographies ont été prises dans le cadre de mes enquêtes doctorales, en janvier 2020, dans un lieu de permaculture situé dans la vallée du Rhône, en Valais. L'appareil utilisé était un Canon 60D. La référence de la citation est la suivante : Myers, N. (2018). Myers, N. (2019). From Edenic Apocalypse to Gardens against Eden: Plants and People in and after the Anthropocene. In K. Hetherington (Ed.), Infrastructure, Environment, and Life in the Anthropocene (pp. 115-148). New York, USA: Duke University Press. https://doi.org/10.1515/9781478002567-007
Mention spéciale
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Mention spéciale —
Ma maison près de la digue
par Emilie Cremin
« Ma Maison Près de la Digue » décrit la situation de milliers d'habitants dans les villages situés dans le delta des rivières Gange-Meghna-Brahmapoutre en Inde et au Bangladesh. La maison a été construite avec des matériaux traditionnels : de la boue et de la paille, à côté d'une digue faite de sable et de boue. Cette digue est construite par le gouvernement pour protéger la maison, cependant, ce type d'infrastructure est souvent enfreint lors des cyclones et des ondes de tempête. Le risque de grande inondation dans la zone augmente avec le changement climatique et la montée du niveau de la mer. Par conséquent, notre projet de recherche, ENGAGE4SUNDARBANS.org, remet en question la durabilité de ces infrastructures fluviales et étudie des mesures d'adaptation durables avec les habitants pour renforcer leur résilience dans le delta du fleuve. Cette photo a été prise en janvier 2024 à Kumirmari, un village en Bengale occidental, en Inde.
Coeur de pierre
par Sophia Deliyanidis
Le regard narquois de ce lézard du chemin Davel m'interpelle, il me sourit ?
En l'immortalisant, je lui rends son sourire et il me vient le souvenir de cette recherche d'Andréaz Dupoué sur l'effet du réchauffement climatique sur ces créatures au sang froid: « Le problème est que chaque génération de lézard va transmettre des télomères à chaque fois plus dégradés et le fait qu’ils se reproduisent vite accélère leur extinction ». Ces reptiles friands de bains de soleil naitront-ils bientôt déjà vieux dans un monde trop chaud ?
Je le contemple attendrie, lui priant de continuer à habiter nos murets pour rendre nos pierres vivantes.
Lauréat·x·e
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Lauréat·x·e —
Summum bonum
par Mrabet Deraoui Isshak
La durabilité, telle le summum bonum de notre existence, résonne comme une douce mélodie à travers le temps, illuminant notre chemin vers un avenir empreint d'harmonie. Tel un jardin secret que nous chérissons avec dévotion, elle nous guide dans l'art délicat de préserver l'équilibre fragile de notre monde. Les échos de nos actions résonnent dans l'éternité, tissant un lien indéfectible entre hier, aujourd'hui et demain. Dans la danse infinie des saisons, la durabilité se présente comme notre fidèle alliée, nous invitant à danser en parfaite harmonie avec la nature et les êtres qui nous entourent. En embrassant sa sagesse profonde, nous devenons les gardiens bienveillants d'un héritage précieux, offrant aux générations futures un monde empreint de beauté et d'équilibre.
Le Cormoran au crépuscule
par Félix Frankl
Une photographie poétique qui illustre la silhouette d'un cormoran se reposant paisiblement sur le lac Léman, alors que le soleil disparaît à l'horizon, invitant à une réflexion sur la durabilité et notre rôle dans la protection de la biodiversité.
Cette photographie inspire les mots de Vincent Munier : « Le monde ne mourra pas par manque de merveilles, mais par manque d'émerveillement ».
Ecorce
par Dominique Fumeaux
Photographie et retouche numérique exposant le lien intime et indispensable entre humain et non-humain.
Dura(r)b(re)ilité
par Valentin Jamart
Planter un arbre, qui plus est en face d’un bâtiment appartement à l’UNIL, est une action pouvant sembler anodine. Cependant, cette forme de vie végétale sera loin d’être éphémère, elle durera dans le temps. Au cours de sa vie, cet arbre prodiguera de nombreux bienfaits à son environnement immédiat tels que de l’oxygène, un abri pour la (micro)faune locale et plus accessoirement, de l’ombre pour les futurs générations d’étudiants.
Das Zwischendrin (L'Entre-Deux)
par Kim Lemke
Mon tableau traite de la difficulté actuelle que beaucoup de gens ont à aborder le sujet de la durabilité. Beaucoup de gens - et surtout en tant que scientifique - nous sommes conscients des conséquences du changement climatique et réalisons que nous devons changer notre consommation quotidienne et rendre la vie plus durable. Il existe de nombreuses offres qui sont certainement durables, mais il y a aussi celles qui sont proposées sous l'étiquette "durable" mais qui ne le sont pas. De plus, il n'est pas toujours possible de réaliser des idées durables et de les intégrer dans votre vie quotidienne pour de nombreuses raisons, par exemple financières, politiques, limitation des ressources, loi, personnelles, etc.
Si vous cherchez le mot "durabilité" avec un moteur de recherche, vous trouverez souvent des images montrant un jeune arbre porté dans les mains ou le globe ou une autre sphère, qui entoure des arbres, des bâtiments, des éoliennes, des symboles de recyclage, etc. ...tout représenté en vert et ensoleillé pour symboliser l'espoir et le début d'un monde plus durable. J'ai repris certains de ces symboles dans mon tableau et les ai représentés - ce qui me semble - dans un motif plus réaliste. Tout n'est pas vert et ensoleillé quand il s'agit de durabilité, car vous pouvez rencontrer des obstacles, être égaré et lutter avec vos propres émotions concernant l'avenir. Mais cela ne signifie pas que le chemin vers une vie plus durable est bloqué - il n'est tout simplement pas toujours si facile à trouver.
Voici quelques réflexions plus poétiques :
La nature ne pousse pas dans nos mains, nous ne sommes pas la raison pour laquelle un arbre pousse (oublions le jardinage). Plutôt, la nature est la force qui nous gouverne et nous ne pouvons la contrôler que pour un certain temps et un espace limité, mais à la fin, quand l'homme n'est plus, la nature existera toujours même si peut-être d'une manière différente. En tant qu'être humain, j'aime cette magnifique planète sur laquelle nous passons notre courte vie, avec toute la beauté qu'elle a à offrir. J'essaie de vivre une vie plus durable et je suis conscient que je dois changer mon comportement de consommation. Je me débats avec le sujet de "la durabilité" et rencontre de nombreuses opportunités. Mais je rencontre aussi des obstacles de toutes sortes, y compris les miens : je veux changer quelque chose, et je veux consommer mieux, mais la réalité rend cela presque impossible. Je tombe dans mon rythme habituel, puis je commence à oublier et à refouler. Je suis hypnotisé par les pensées récurrentes de la durabilité, elles s'emparent de moi et ne me lâchent pas. Mais comment puis-je réussir à échapper à l'hypnose, à changer mon rythme sans quitter complètement la société, sans "décrocher" ? Et puis je me retrouve dans la mer des pensées, où les pensées vont et viennent. Je vois l'arbre, le reflet naturel de beaucoup de gens qui se préoccupent de la durabilité, et je sais que les feuilles resteront vertes.
Ce tableau est pour tous ceux qui se retrouvent dans la mer des pensées et espèrent une vie plus durable. Pour tous ceux qui sont confrontés au sujet de la durabilité dans leur vie professionnelle ou privée, qui sont conscients des conséquences du changement climatique, qui reconnaissent et connaissent des solutions, mais qui sont tout aussi conscients du monde des pensées de l'entre-deux en matière de durabilité.
J'ai peint le tableau sur une toile de 50 x 60 cm avec des couleurs à l'huile miscibles à l'eau.
#strivetogether
par Marie Méan
En ce lieu, baptisé le Synathlon, du préfixe syn- du grec « ensemble » et du suffixe -athlon du latin « concours c, eut lieu, le 25 janvier 2024, par une magnifique journée ensoleillée, un workshop pour faire converger - avec un fair-play des plus sportifs - les forces et les cerveaux de scientifiques de diverses facultés dans le cadre de l’appel à projet STRIVE du centre de compétence en durabilité de l’UNIL. Cette photo a été prise à la sortie du workshop après une matinée riche en échanges, réseautage et surtout source d’inspiration pour un nouveau projet.
#strivetogether
Au bord du Brenet
par Gaëtan Potin
Un des véritables enjeux d’une société durable est l’aménagement des zones humides. L’eau, indispensable à la vie, est de plus en plus polluée. L’aménagement des territoires se tourne de plus en plus vers la préservation des zones humides, purifiant l’eau et assurant des protections des espaces urbains contre les inondations. Ces aménagements, tournés vers la végétalisation des rivages, offrent également des refuges pour la biodiversité.
Le Murmureur Souterrain
par Brenda Rios Ochoa
La plupart des plantes terrestres peuvent former une symbiose avec des champignons mycorhiziens à arbuscules (AMF, observés ici sous forme de spores rondes et brunâtres reliées par des filaments transparents). La plante hôte peut bénéficier de l'activité du champignon, car ce partenaire se nourrit et fournit de l'eau et des minéraux, fonctionnant ainsi comme une extension des racines. En échange, la plante donne des molécules synthétisées riches en énergie comme les sucres et les lipides. Les chercheurs souhaitent mieux connaître et comprendre les interactions entre l'AMF modèle Rhizophagus irregularis et diverses plantes cultivées. Par exemple, dans mes recherches en tant que doctorant, nous visons à identifier les gènes qui sont potentiellement régulés par la plante hôte et/ou le champignon et qui sont également impliqués dans la réponse de la plante au déficit hydrique.
Et après?
par Bastien Ruols
D’après les dernières études menées à l’Université de Lausanne, un tiers du volume actuel des glaciers alpins aura disparu d’ici 2050, et ce quoiqu’il arrive. Le processus est déjà engagé. Cependant, il est encore possible de sauver une partie du reste, mais pour cela il faut agir. Il est donc important d’étudier la physique des glaciers, que ce soit pour en faire le constat actuel, ou prédire leurs évolutions futures. Notre groupe de recherche à la FGSE, the Cold Regions Applied Geophysics (CRAG), apporte sa pierre à l’édifice en étudiant les évolutions temporelles internes des glaciers alpins suisses, que ce soit d’un point de vue hydrologique ou dynamique. Cette photo, prise l’an dernier sur le glacier de Morteratsch dans les Grisons, illustre bien les mouvements complexes auxquels ils sont soumis, ainsi que le gigantisme de ces monstres de glace.
Lauréat·x·e
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Lauréat·x·e —
Le règne des Mycètes
par Aliki Sofos
Ni plantes, ni animaux, les champignons constituent un règne à part entière et sont présents sur terre depuis 450 millions d'années. Ils jouent un rôle crucial dans la durabilité de nos écosystèmes mais également dans notre vie quotidienne en décomposant et en recyclant les déchets organiques, grâce aux associations symbiotiques avec d'autres plantes ainsi que grâce à la séquestration du carbone dans le sol. Ils peuvent également dégrader des polluants chimiques et des contaminants environnementaux. Enfin, ils sont une source d'alimentation et de médecine pour les humains.
Les champignons sont donc des acteurs essentiels de la durabilité écologique, contribuant à maintenir l'équilibre et la santé de nos écosystèmes.